Mais, d’un autre côté, il y a tous ces emplois qui... qui existent encore, mais pour combien de temps ? Les comptables ? Avec l’automatisation des bilans, des audits, des déclarations d’impôts, on n’aura plus besoin de beaucoup de gens derrière des bureaux à taper des chiffres. Même les avocats, tiens ! Avec l’IA qui analyse des montagnes de documents juridiques en quelques secondes, qui peut offrir des recommandations plus rapides et précises que jamais… Est-ce qu’on aura besoin d'autant d'experts ? Je me perds un peu là-dedans, mais... Ça laisse songeur.
Et puis, il y a aussi cette idée qui traîne, celle qu’on entend souvent : « Oui, mais de nouveaux emplois vont se créer ! ». Oui, peut-être. Mais quels emplois exactement ? Ah, les fameux « data scientists »… Mais combien en faut-il ? Dix, vingt par entreprise, au maximum ? Et encore, ces outils d’analyse deviennent de plus en plus autonomes. Une IA qui gère une IA, en somme. Bon, d’accord, on parle de développeurs, de ceux qui créent les algorithmes. Mais... soyons honnêtes, tout le monde ne deviendra pas codeur. Alors, où sont ces promesses de créations massives d’emplois ?
Je pense aux techniciens de maintenance, aussi. Oui, on aura besoin de réparer ces machines, ces robots. Mais, là encore, combien en faut-il ? Si une usine passe de 200 ouvriers à 20 robots, je ne pense pas qu'on aura besoin de 180 techniciens pour surveiller et entretenir les machines. Peut-être dix ? Tout au plus.
Et les emplois qui restent, alors ? Ceux qui résistent à l’automatisation ? Eh bien… les métiers créatifs, on dit. Mais franchement, j’ai un doute. L’IA commence déjà à écrire, peindre, composer des musiques… Certes, elle n’a pas encore ce côté humain, cette profondeur émotionnelle. Mais pour combien de temps encore ? Et même si ces métiers ne disparaissent pas, combien d’entre eux subsisteront réellement ? Combien de peintres, d'écrivains ou de musiciens vivront de leur art quand une IA produira en masse des œuvres qui, pour beaucoup, seront "suffisamment bonnes" ?
Le plus étrange, c’est ce sentiment d’incertitude qui persiste. On nous dit que le progrès est inévitable, que l'IA apportera des solutions à des problèmes complexes, qu'elle nous libérera des tâches ingrates, qu’elle nous offrira du temps pour nous consacrer à des choses plus "nobles". Mais... est-ce que ce sera vraiment le cas ? Ou est-ce que ce temps libre sera simplement un vide à combler, un vide d’activité, d’utilité ?
Je suis un peu perplexe, pour être honnête. Il y a une partie de moi qui veut croire qu’on trouvera des solutions, qu’on inventera de nouvelles façons de travailler, de collaborer. Mais l’autre partie... celle qui se souvient des métiers déjà disparus ou réduits à peau de chagrin, elle reste dans le doute. Peut-être que je dramatise ? Peut-être pas.
Alors oui, l'IA va probablement créer des emplois, mais va-t-elle vraiment en compenser la perte ? Combien de personnes seront laissées sur le carreau pendant que les plus qualifiés ou les mieux adaptés trouveront leur place ? Et ces nouvelles places... seront-elles suffisantes pour tous ?
Je n’ai pas de réponse claire. C’est comme un brouillard épais où tout se mélange, où chaque avancée technologique porte son lot de promesses et de menaces. Ce n’est ni noir, ni blanc. Et peut-être que ce sera un peu des deux, en fin de compte.